Il est 22 heures. La soirée est plutôt calme,
printanière. Du côté de Pithiviers (Loiret), une femme décroche le téléphone et
compose le 17.
L'appel aboutit au COG d'Orléans (Centre Opérationnel de
la gendarmerie). L'officier de garde décroche, décline une formule de politesse et
invite son interlocutrice à s'exprimer.
Au bout du fil, la voix d'une femme - visiblement agacée-
réclame l'intervention immédiate des forces de l'ordre : "Venez vite, il est en
train de tout casser !". Et, comme pour donner corps à ses propos, la
conversation se poursuit sur fond de bruit de vaisselle (brisée), de cris et autres mises
en garde.
"Mon fils va vraiment tout casser, venez vite !"
insiste paniquée, celle qui vient de se déclarer comme la mère du trouble-fête ...
L'officier, qui imagine la scène (un colosse renversant
tout sur son passage), dépêche une patrouille sur les lieux du conflit. A leur arrivée,
les militaires découvrent un paysage apocalyptique : assiettes et autres bibelots cassés
gisant sur le sol du salon, guéridon renversé, etc.
L'histoire aurait pu s'arrêter là. mais non. Les
gendarmes ne sont pas encore au bout de leurs surprises... Il n'en croient pas leurs yeux,
en effet, en découvrant celui qu'on leur désigne comme l'auteur du désastre, allongé
sur la canapé, bien calé entre deux coussins, endormi, le pouce entre les dents avec,
aux lèvres, le sourire du bienheureux que l'on devine déjà plongé dans de beaux
rêves....Il a tout juste 4 ans !
Ils n'en croient pas leurs oreilles quand les parents, le
plus sérieusement du monde, leur déclarent n'avoir pas osé corriger leur fils et
préféré l'intervention de la gendarmerie "au nom du respect que l'on doit aux
enfants"
De là à dire qu'il n'y a plus de parents ....
(Courrier envoyé à la R.du C. par DL le
17/03/2000)
Ca me rappelle mon coup de gueule du 28 février
dernier, mais aussi celui du 17 février 1999 (voir les archives de cette rubrique).
Serais-je encore dans l'air du temps ??
Le 17 Mars 2000